Le
récit du Paris Brest
2003 |
Après le brevet de 600 km, le repos imposé
pour la consolidation de mon genou ainsi que des problèmes
de voûtes plantaires ne m'ont pas permis de m'entraîner aussi
bien que je l'aurais souhaité. Je n'ai en effet pas dépassé
la distance de 100 km d'affilé. J'espère que mon séjour
dans le pays Basque, sur les pentes des durs cols de la basse Navarre,
suffira à me permettre de passer les quelques 10000 mètres
de dénivelé du PBP.
Dimanche 17 août 2003, vérification
du vélo, ampoules, baudrier, lampes et fixation des accessoires
tout est OK.
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Bien heureusement je réussi à dormir une bonne partie
de la journée.
Le nombre des étrangers impressionne. Au repas de St Quentin: les Américains, Canadiens Danois et autres Japonais sont venus en force. Il est vrai qu'il y a plus d'étranger que de Français pour cette 15 ème édition. L'attente est longue avant de prendre son envol presque 2 heures de queue! Paris Brest ça se mérite aussi dans ces moments là! |
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Lundi 18 août, 22h45 enfin! Moi
qui voulais partir plus tôt qu'il y a quatre ans pour éviter
d'être bousculé aux différents contrôles c'est
perdu !
Du coût j'appuis sur les pédales et déboule dans les descentes en pleine nuit à plus de 40 km/h. Km 141 Mortagne au Perche, j'avale un sandwich préparé hier soir et change les piles de ma lampe. Il est 4h50 quand je repars, mon compteur affiche plus de 27 km/h de moyenne! Sur la route, avant Villaines la Juhel je dépasse Jean Paul du club de Carhaix avec qui j'ai fini le brevet des 600 km. Nous nous retrouvons à 8h15 pour le petit déjeuner, en compagnie de Georges de Locmaria Plouzané. Je repars seul, mes compagnons ayant déjà débuté la partie avec d'autres cyclos. A Gorron j'aperçois Christian le frère de Dominique (voir récit de 1999) j'en profite pour faire une petite halte. |
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Il est 12h30 quand je pointe à Fougères. A l'abord du
contrôle je retrouve mon assistance en la présence d'Anne
et de Lucien. Pique-nique, petit massage et c'est reparti.
Les kilomètres me semblent interminables jusqu'à Tinténiac (c'est pourtant le secteur le plus court entre deux pointages). 16h40 Tinténiac enfin... Je suis fatigué! Je mange un bout, je me remotive et enfourche ma bicyclette. Une voiture me dépasse en me faisant signe, c'est Louis du club de St Pierre Quibinion qui il y a quatre ans m'avait prodigué des conseils pour ma première participation. Il m'encourage et je fonce vers Loudéac ou j'arrive à 20h30. Direction le camping. Quel n'est pas ma surprise de voir Dominique (tiens, tiens, nostalgie de ne pas participer cette fois ci?). Mercredi 20 août, 1h15. Que c'est dure de repartir après une si courte nuit. Je me lève... Aie! Aie! mes voûtes plantaires, je ne peux plus tenir debout! Je serre les dents et décole après une petit collation; il est 2h15. |
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Quelques cyclos cherchent leur route dans un carrefour de Loudéac, parmi eux Georges! Nous décidons de rouler ensemble "c'est plus sympa de nuit". La route toute en courbes, montées et descentes, sans le moindre traçage au sol ne nous permet pas une progression rapide. Contrôle secret à St Martin des Prés. Après Corlay le parcours devient moins "casse pattes" et nous atteignions Carhaix à 6h00. Petit déjeuner en compagnie de Louis de St Pierre qui dans un premier temps ne me reconnaît pas sans mon maillot du club! après m'avoir soutenu la veille chapeau! il n'y a pas que les gars qui pédalent qui sont fatigués! |
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Nous croisons de plus en plus de pédaleurs
qui reviennent de Brest. Je regarde les différentes couleurs des
plaques de cadres se sont essentiellement des roses (départ de 20h00),
mais aussi des vertes (départ de 22h00) et des bleues (départ
de 5h00 mardi?!!).
Brest 11h00, je retrouve Jo et Claude du club venus me soutenir. Plus loin mon assistance m'attend: repas , massage et réconfort. Pourtant j'ai du mal pendant les premiers kilomètres. Je m'arrête avant Landerneau, souffle un peu, m'inflige deux ou trois claques et je repars! Je pose "mon cheval de fer" à Carhaix à 16h07 et en profite pour manger un bout. Et qui je vois pointer: Georges! Nous repartons ensemble. Un tandem père et fils nous dépasse, nous profitons de son aspiration et roulons grand train jusqu'à Corlay ou nous décidons de le laisser filer (trop de bosses ensuite). |
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A St Martin des prés, j'aperçois Louis Calvez en compagnie
de deux autres cyclos, avec qui nous avons fait les différents brevets.
Ils nous rejoindrons avant l'arrêt de Loudéac. Il est 20h15,
Georges et moi décidons de nous retrouver demain à 2h00 pour
l'ultime étape, Louis et ses compagnons ne repartiront qu'à
4h00. Ils ont déjà bien pédalé et pour finir
dans de bonnes conditions, choisissent la prudence.
Jeudi 21 août. Mes genoux sont de plus en plus raides, la nuit est très froide 7° environ. Nous sommes parfois seuls dans le noir, avant d'apercevoir au loin la lumière d'un autre fou pédalant. Le signal de Bécherel... Pas possible on tourne autour ou quoi? que c'est long avant d'y arriver! 6h15 Nous déjeunons à Tinténiac, on sera à Fougères avant midi (9h45). Terrible les côtes à la sortie de la ville. Ensuite ça file jusqu'à Gorron. Nous pédalons avec un Américain: Jeff Bauer de Nashville. Imperturbable sur sa machine, le cintre tenu à mains nues, un grand sourire aux lèvres il salut tout le monde. |
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Coups de clairon en haut d'une bosse, sonnerie du réveil ou
du repas? en tout les cas ça fait chaud au coeur de voir tout au
long de la route ces admirateurs qui vous encouragent, nuit et jour!
Nous atteignons Villaines La Juhel à 14h00. Un repas bien mérité nous attend, petit massage et c'est reparti! Le tronçon jusqu'à Mortagne m'est agréable. J'ai gagné une étape de 80 km par rapport à mon premier Paris Brest , alors le moral est au beau fixe. C'est fois-ci je peut admirer le paysage de jour...C'est pas mal vallonné le Perche! 19h30 Douche, repas au self, préparation des affaires pour la nuit et direction St Quentin, via Nogen le Roi. |
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La nuit tombe rapidement et nous enveloppe de sa fraîcheur. Les
nombreuses bosses interminables se charge de nous réchauffer. J'ai
du mal à progresser la fatigue m'envahie peu à peu.
Heureusement un tandem de Canadien, mari et femme nous entraîne à un rythme qui se charge de nous tenir en éveil. Surtout qu'ils roulent avec de la musique! Comme beaucoup de Canadien, lui parle très bien le Français. Il nous apprend qu'ils ont fait demi-tour à Loudéac, car ils étaient hors délais... Du coup ils ont le coup de pédale encore facile. Vendredi 22 août. Nogent le Roi 1h00, on prend le temps de s'offrir une petite collation. Que j'ai du mal à tenir les yeux ouvert! Je me couvre de vêtements supplémentaires, les nuits sont particulièrement fraîches . |
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En partant on nous averti qu'à hauteur de Dreux des imbéciles
ont cassé du verre sur la voie, et qu'il manque quelques panneaux
de fléchage dans les derniers kilomètres. Un tracé
au sol le remplace, il faut être vigilant pour ne pas perdre sa route.
Georges ne se désuni pas et roule tambour battant vers l'arrivée. J'ai du mal à le suivre, je suis moins pressé, bien dans ma tête, en avance sur mon planning. Il a raison, le meilleur moyen de ne pas s'endormir, c'est de foncer. On en dépasse du monde dans la nuit. Dévalant dans les rues et la morne banlieue tête baissée. St Quentin en Yvelines, Rond point des Sangliers enfin! Nos épouses, mon fils et un maigre public nous acclament. Il est 4h25, Mon deuxième PBP est fini. |
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